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La SHBL visite le Conservatoire des Camélias Bretons à Châteauneuf du Faou et les camélias du Domaine de Trévarez à Saint Goazec
Publié le 22 Mars 2021
Vendredi 19 mars et samedi 20 mars 2021, la Société d'Horticulture du Bas-Léon, SHBL invitait ses adhérents à visiter le Conservatoire des Camélias Bretons à Châteauneuf du Faou et les camélias du Domaine de Trévarez à Saint-Goazec.
Deux groupes de 18 adhérents avaient rendez vous en matinée sur les deux jours, au conservatoire dédié aux créations et variétés à l'origine bretonne.
C'est dans le milieu des années 70 que quelques amateurs isolés ont commencé à s'intéresser aux camélias nouveaux qui provenaient au compte-gouttes de Grande-Bretagne. Mais ce n'est que vers le milieu des années 80 qu'un amateur particulièrement intéressé, Jean-Michel Madec de Brest, fédéra une bonne partie de ces passionnés, fondant ainsi en 1988, la Société Bretonne du Camellia (SBC) qui organisa, pour des milliers de visiteurs, sa première exposition au Château de Trévarez.
La SBC a fêté, en 2018, ses 30 années d'existence.
Conservatoire des variétés bretonnes
En cette occasion, un jardin-conservatoire des variétés bretonnes a été inauguré, grâce à l'amabilité de la Municipalité de Châteauneuf-du-Faou, sur un côteau ensoleillé dominant le canal et la vallée. Certains plants ont déjà une floraison remarquable qui mérite le détour du promeneur.
Nous avons été accueilli par Pierre Rohou, Annick et Jo Guyader, membres de la S B C à l'initiative de la création du Conservatoire dont Gilles Stéphan est le Président et Roger Salaun le doyen de l'association.
Jo et Annick Guyader, Pierre Rohou (SBC) et Stéphane Alix (SHBL)
La première étape a consisté à contacter la mairie de Châteauneuf en vue de l'attribution d'un terrain, suite à quoi plusieurs adhérents ont proposé les variétés de camélias dont ils disposaient.
En France, la Bretagne historique ( Nort sur Erdre, près de Nantes) est le "berceau" du camélia, l'essentiel de la production française se situant dans le Finistère.
Parmi les principaux acteurs de la production de camélias, on peut citer :
Fanch Le Moal en Côtes d'Armor, Roger Salaun, Pépinières Béréhouc à Quimper, Pépinières Stervinou à Guipronvel, SICA de Kérisnel (plus important producteur de France actuellement).
Le conservatoire de Châteauneuf du Faou recense 214 variétés de camélias. Il faut attendre qu'un plant soit âgé de 7 ans pour donner ses premières fleurs. En comptant les différents plants chez les adhérents, on dénombre 580 variétés (nommées, répertoriées, mais pas enregistrées, seules une trentaine le sont sachant que pour enregistrer une variété, il faut qu'elle soit diffusée par un pépiniériste).
Les principales régions où sont dénombrés des camélias en France sont : la Bretagne, le Limousin, la région d'Alès dans le Gard qui compte une grande collection
En Europe, les camélias s'acclimatent bien en France, Espagne et Italie.
A l'issue de cette matinée à Châteauneuf, nous avons pris la route du château de Trévarez à St-Goazec .
Après un pique-nique sous la halle des anciennes écuries, les groupes se sont scindés en deux pour la visite guidée du parc par Pascal Vieu (Responsable des Collections), d'une part, et du domaine "historique" avec Géraldine le vendredi (médiatrice culturelle en charge de la visite du château de Trévarez), et Chloé (jardinière) le samedi d'autre part.
Le Château de Trévarez dont la construction s'est achevée en 1907, est inspiré de demeures royales telles que Blois (briques, Kersanton et pierres), et appartenait à James de Kerjégu (Président du Conseil Général du Finistère) qui y menait une vie mondaine, puis à son unique héritière, sa fille.
Le parc est de style éclectique : les allées sont créées pour faire de la mise en scène.
Le domaine s'étend à l'époque sur 2000 hectares et comprend, en contre-bas, une chapelle du XVIIè ainsi qu'un manoir où est né J de Kerjégu. Trente personnes entretiennent alors le parc et douze le château.
Durant la seconde guerre mondiale, il est réquisitionné par l'armée allemande et est partiellement détruit par les alliés en juillet 1944.
Jusqu'en 1968, il reste en l'état et est racheté par le département. C'est à cette époque que l'on introduit des plantes de terre de bruyère issues surtout d'Angleterre.
La restauration de la toiture du Château est entreprise en 1993. Actuellement le rez-de-chaussée ainsi que le premier étage sont restaurés mais fermés au public.
Le parc sert à une certaine époque de centre expérimental de la pomme de terre ainsi que de parc floral pour les camélias, rhododendrons, azalées.
Lors de la tempête de 1987, un tiers des bois est dévasté, créant la constitution de clairières.
Subsistent, entre autres, un imposant cyprès de Lambert reconnaissable à son tronc en vrille, et des araucarias.
L'espace potager du château entouré de murs et pourvu d'un bassin est conservé.
En 2006, le Parc obtient le Label 'Jardin Remarquable' et en 2016, le Label 'Jardin d'Excellence' (800 taxons, 1600 plants dont 160 centenaires).
A ce jour 20 personnes assurent l'entretien du domaine, dont 7 jardiniers. On y pratique la gestion différenciée, le "zéro Phyto", actuellement une campagne de réduction et d'éradication contre l'envahissement des Rhododendrons pontiques est menée. Il y a 120 jours de brouillard par an ( présence de l'Aulne), ce qui en fait un parc frais et relativement froid en hiver. Le sol au nord du Domaine repose sur de l'ardoise et au sud sur du grès.
La faune est nombreuse sur le Domaine : chevreuils, lapins, sangliers, écureuils, chauves souris, oiseaux ...
Le parc s'anime au fil des saisons :
Hiver : les camélias
Printemps : les rhododendrons et azalées
Été : les hydrangéas
Automne : les arbres
Les "camélias dits champêtres" (appellation commerciale) sont très en vogue actuellement. Ils se caractérisent par leurs petites fleurs, parfois parfumées.
Le camélia est une plante mutante (exposition d'hiver au Jardin des Plantes de Nantes). Pour avoir des fleurs en hiver, il est conseillé d'effectuer la taille en automne ( à Trévarez ils ne sont pas taillés).
On autorise les 2 orthographes : Camellia ( celle des botanistes ) et camélia : cette dernière faisant référence à Alexandre Dumas a été acceptée en raison de la notoriété de l'écrivain.
Les fleurs sont blanches, roses ou rouges, jaunes et parfois étonnement panachées, signe de leur héritage "familial" qui leur confère une singulière beauté.
Camellia japonica 'Sir Victor Davies'
Parmi les camélias, on remarque le 'Kingyo Tsubaki' aux feuilles en queue de poissons, le "Gloire de Nantes" en fleurs de novembre à mai, le 'Fairy Blush' et plusieurs variétés à parfum.
Certains camélias sont "auto nettoyants" à savoir que leur fleurs tombent d'elles-mêmes en fin de floraison laissant un arbuste "propre".
Il existe également des camélias d'automne, les Camellia sasanqua qui peuvent se conduire facilement en haies.