La Société d'Horticulture du Bas-Léon (SHBL) en visite à Végénov à St Pot de Léon
Publié le 16 Février 2025
Ce jeudi 15 février 2025, ce sont 23 adhérents de la Société d'Horticulture du Bas-Léon (SHBL) qui se sont retrouvés à Saint Pol de Léon pour la visite de Végénov, un centre de ressources technologique (CRT) spécialiste du végétal.
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Nous sommes accueillis par Sarah Danan, conseillère en innovation qui nous énumère les savoirs faire et services proposés par le centre sur demandes de producteurs, semenciers, agrochimistes, coopératives, distributeurs ou tout autre acteur de la filière végétale.
C'est une entreprise au statut d'association de droit semi privé semi public, qui travaille en relations étroites avec d'autres structures (caté, INRAE, CNRS...) et accompagne en toute transparence et confidentialité dans leurs processus d’innovation les acteurs de la filière végétale.
Hautement qualifiées en biologie moléculaire, biologie cellulaire, protection et nutrition des plantes, qualité sensorielle et nutritionnelle, ses équipes apportent rapidement des solutions sur mesure de qualité.
Végénov emploie actuellement 35 salariés et travaille sur plus d’une cinquantaine d’espèces végétales de tout type : céréales, oléagineux, protéagineux, fruits, légumes, plantes horticoles, herbes aromatiques et médicinales.
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Les dates clés de l'entreprise :
Créé, en 1989, par une initiative de la filière légumes frais bretonne(Cerafel / Prince de Bretagne et Organisation Bretonne de Sélection), puis en 1990 c'est l'ouverture des laboratoires de biologie moléculaire et cellulaire. En 1996, le laboratoire de pathologie végétale est mis en place, l'activité était précédemment hébergée à l'Université de Bretagne Occidentale. Création en 1999 d'un service évaluation de la qualité sensorielle et nutritionnelle, en 2004 le centre obtient la certification ISO 9001, puis est labéllisé Centre de Ressources Technologiques. En 2008, le centre est "adossé" au Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL), en 2015, l'offre de service en nutrition des plantes est développées ...
Le centre bénéficie du soutien du département du Finistère, de la région Bretagne,de l'état et de l'Europe dans le développement de ses projets et infrastructures.
Le savoir faire de Végénov :
*Appui à la création végétale : (caractériser et exploiter la diversité génétique, accélérer la création variétale, contrôler et protéger sa variété).
*Protection et nutrition des plantes : ( évaluer des produits de Biocontrôle et de protection des plantes, évaluer des produits de biostimulation et de nutrition, étudier les relations plantes- pathogènes).
*Qualité des produits : (contrôler la qualité des semences et des jeunes plants, identifier les atouts qualité du produit récolté, maitriser et améliorer la qualité sensoriel et nutritionnelle).
*Soutien à l'innovation : (conseil et expertise, veille et études, formation et transfert).
Nous retrouvons dans un second temps, Catherine Gauthier, responsable de la conservation ex situ au Conservatoire Botanique national de Brest et Cécile Madre, chargée de l'amélioration des plantes et de leur traçabilité à Végénov .
Elles sont là pour nous parler du partenariat entre les deux structures sur la multiplication de deux plantes emblématiques de l'ile Maurice et en danger critique d'extinction que sont Cylindrocline lorencei et Hyophorbe amaricaulis.
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>>>> Cylindrocline lorencei
Grâce à l’utilisation des biotechnologies, en collaboration avec l'INRA de Ploudaniel, le conservatoire botanique réussit en 1993 à régénérer des plantes entières. Il s’agit alors d’une première mondiale au service de la conservation de la biodiversité. Les essais de bouturage assez difficiles et le manque d’individus et de graines viables conduisent ensuite le Conservatoire à se tourner vers Végénov pour multiplier à plus grande échelle, par micropropagation in vitro, des centaines de plantes dès 2009, la difficulté est de réussir la sortie de flacons et la ré-acclimatation en milieu naturel.
>>> Hyophorbe amaricaulis
Un nouveau programme de partenariat est actuellement en cours sur ce palmier de l'île Maurice en danger critique d'extinction dont il ne reste qu'un seul sujet très âgé, situé à l'île Maurice, au jardin botanique de Curepipe mesurant douze mètres de hauteur.
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"Il a des fleurs mâles et des fleurs femelles qui s'ouvrent, mais en décalé. Donc il ne peut pas se polliniser par lui-même" détaille Catherine Gautier, responsable conservation ex situ au jardin botanique de Brest.
Pour réussir à faire se rencontrer les graines mâles et les organes reproducteurs femelles, les scientifiques tentent de récupérer eux-mêmes le pollen libéré par les fleurs. Pour ensuite l'apporter aux fleurs femelles quand celles-ci s'ouvrent.
Cette technique "marche" sur le papier selon Catherine Gautier. "Mais la difficulté, c'est d'avoir des graines qui tiennent jusqu'à deux ans de maturité".
Car les graines sont souvent mangées par les singes ou arrachées par les cyclones avant d'arriver à l'âge adulte.
Face à cette contrainte, les scientifiques ont déployé une nouvelle stratégie, en travaillant en milieu stérile à partir d'une inflorescence juvénile, c'est-à-dire une grappe de fleurs encore immatures.
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Une autre technique consiste a tenter d'extraire des embryons viables dans les graines, lors de notre visite nous avons pu observer des plantules issues des essais de propagation qui sont actuellement en cours avec les graines d'Hyophorbe lagenicaulis que nous avons rapportés de notre séjour à Maurice pour le Conservatoire botanique.
Pour terminer la visite, le groupe s'est séparé en deux pour découvrir la structure, les laboratoires et des des serres d'essais d'une superficie de 1500 M2.
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Une visite très enrichissante qui nous a permis de mieux connaitre les processus de recherches et de prendre conscience des enjeux environnementaux et économiques qui gravitent autour du végétal dans notre région.
Un grand merci à nos hôtes et guides pour la visite !
Plus d'infos pour compléter cette visite
Le site du Conservatoire Botanique National de Brest
Prochaines activités sur inscription de la Société d'Horticulture du Bas- Léon (SHBL) :